Une fusion d’entreprise est une mise en commun des patrimoines de deux ou plusieurs sociétés, qui aboutit à la constitution d'une nouvelle entité ou à une prise de contrôle. En plus, le groupe est économiquement identique, quelle que soit la forme adoptée. Ainsi, elle permet aux sociétés de se développer en unissant leurs forces. Afin de réussir une telle opération, vous devez respecter certaines étapes. Il existe plusieurs types de fusions dont les conséquences sur le plan juridique et fiscal sont différentes. Les avantages de cette concentration d'action sont significatifs.
Pourquoi fusionner ?
Une fusion permet à la société acquéreuses d’accroître sa part de marché. Cela se fait sans que l’établissement ait besoin de fournir des efforts en interne. Ainsi, sa croissance s'accélère. Le but d'une fusion d’entreprise est de rehausser le pouvoir de négociation au sein de la chaîne de valeur. Pour réduire considérablement de nombreux coûts et faire des économies sur les marges fournisseur, une société peut décider de racheter un ou plusieurs de ses fournisseurs. Pour en savoir plus sur les mécanismes de ce type d’opérations, l’avis d’un professionnel est requis.
Par ailleurs, cette opération peut être réalisée avec pour objectif d'éliminer la concurrence. Le rachat favorise le gain rapide de parts de marché.
Une fusion d’entreprise peut également être faite pour d'autres raisons comme :
- Le besoin de diversification,
- Le développement des deux entreprises,
- L’amélioration de la rentabilité et l’accélération de la croissance,
- La consolidation du chiffre d’affaires.
En outre, cette stratégie permet d'accélérer l’accès à un marché d’acheteurs ou à un produit/service innovant, d'obtenir une technologie rapidement ou à coût moindre que s’il avait été développé en interne et de racheter plus tôt une entreprise qui grimpe et l’aider à croître. Les entreprises qui fusionnent le font pour diversifier ou recentrer leurs activités. Dans cette optique, il est fréquent d’acquérir une société d’un secteur apparemment très différent pour réduire l’impact des performances d’un secteur particulier sur sa rentabilité. Toujours à travers une fusion, la société peut diversifier son offre et élargir sa cible tout en restant dans le même domaine. Pour en découvrir davantage sur l’économie d’entreprise consultez le site Le Capital.
Amélioration du chiffre d’affaires et diversification
La fusion d'entreprises représente une stratégie de croissance externe permettant d'augmenter rapidement le chiffre d'affaires et de diversifier les activités. Les sociétés qui fusionnent peuvent ainsi combiner leurs forces pour conquérir de nouveaux marchés et développer des synergies commerciales.Accélération de la croissance du chiffre d'affaires
Les fusions permettent d'accéder instantanément à une base de clients élargie et à de nouveaux canaux de distribution. Par exemple, lors de la fusion entre Carrefour et Promodès en 2000, le groupe a vu son chiffre d'affaires bondir de 52% l'année suivante, passant de 51 à 78 milliards d'euros. La mutualisation des réseaux commerciaux et l'harmonisation des gammes de produits ont créé un effet multiplicateur sur les ventes.Diversification des activités et des marchés
Une fusion peut aussi servir à se développer sur de nouveaux segments d'activité complémentaires. La société absorbante acquiert ainsi rapidement les compétences, brevets et savoir-faire de l'entreprise absorbée. Cette stratégie permet de réduire la dépendance à un seul marché et de mieux répartir les risques.Exemples de diversification réussie
- Fusion Sanofi-Aventis (2004) : extension du portefeuille de médicaments et entrée sur le marché des biotechnologies
- Fusion TF1-M6 : diversification dans la production audiovisuelle et le streaming
- Fusion Fnac-Darty : élargissement de l'offre produits et services
Synergies commerciales et opérationnelles
La fusion permet également de créer des synergies entre les forces de vente, les réseaux de distribution et les portefeuilles clients. Les équipes commerciales peuvent proposer une gamme élargie de produits/services à leurs clients existants. Les systèmes d'information et processus opérationnels sont également rationalisés pour gagner en efficacité.Indicateurs | Avant fusion | Après fusion |
Nombre de points de vente | 450 | 750 |
Parts de marché | 12% | 20% |
Chiffre d'affaires (M€) | 800 | 1400 |
Réussir une fusion d’entreprise
Pour savoir comment réussir une fusion d’entreprise, il faut avoir connaissance du processus de fusion. Celui-ci commence généralement par une série de discussions formelles et informelles entre les représentants de chaque entreprise. Après, vient l'étape de la négociation formelle, de la délivrance d'une lettre d'intention, d’un audit de validation, de la signature d’un contrat d'achat ou de fusion. Et à la fin, on procède à l'exécution de l'opération et au transfert du paiement. L’opération ne se fait pas en un jour car elle demande de la préparation.
Pour réussir une fusion, la première étape est celle de la concertation sur la continuité de l'activité au moment de l’association. Dans ce cas, il est nécessaire d’établir un plan d'assimilation progressive des différentes équipes sans interférer dans leur travail. Afin de réaliser une fusion d’entreprise en bonne et due forme, tous les postes redondants doivent être fusionnés. Cependant, cela ne doit pas créer une vague de départs massifs. Et pour y arriver, il faut l’implication des services de ressources humaines afin de mener à bien cette opération.
Vous devez faire comprendre aux employés que l'opération leur permettra d'assumer de nouvelles responsabilités et qu’elle permettra de développer leur carrière professionnelle en même temps que le développement de la nouvelle structure. Un autre point important concerne le fait que les droits qu'ils ont acquis au fil des ans ne seront pas remis en cause.
Réduction des coûts et économies d’échelle
Les fusions et acquisitions permettent aux entreprises de réduire considérablement leurs dépenses grâce à la mutualisation des ressources et aux économies d'échelle. Cette réduction des coûts constitue un des principaux motifs de rapprochement entre sociétés.Mutualisation des ressources et optimisation des coûts
La mise en commun des moyens humains et matériels permet de rationaliser l'organisation et d'éliminer les doublons. Les services supports comme la comptabilité, les ressources humaines ou l'informatique peuvent être regroupés, générant des économies substantielles sur les frais de structure. Les achats groupés auprès des fournisseurs donnent également un pouvoir de négociation accru permettant d'obtenir de meilleures conditions tarifaires.Exemples chiffrés d'économies réalisées
Poste de coût | Réduction moyenne constatée |
Frais de personnel | 15-20% |
Achats | 10-15% |
Coûts informatiques | 25-30% |
Les économies d'échelle comme levier de performance
L'augmentation des volumes de production permet de réduire les coûts unitaires grâce aux économies d'échelle. Les frais fixes sont répartis sur une production plus importante, ce qui diminue mécaniquement le coût de revient. La fusion permet également d'atteindre une taille critique pour investir dans des équipements plus performants.Facteurs de réduction des coûts
- Mutualisation des sites de production
- Rationalisation des réseaux de distribution
- Regroupement des services administratifs
- Optimisation des achats
- Investissements dans des équipements plus modernes
Augmentation de la part de marché
L'augmentation de la part de marché constitue un des principaux avantages recherchés lors d'une fusion entre sociétés. Cette stratégie permet aux entreprises d'accroître rapidement leur position concurrentielle et d'étendre leur présence sur de nouveaux segments ou zones géographiques.Gains de parts de marché par absorption
Les fusions permettent d'acquérir instantanément les parts de marché détenues par la société absorbée. Par exemple, dans le secteur bancaire français, la fusion entre le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais en 2003 a permis au nouveau groupe d'atteindre 30% de parts de marché sur les crédits aux particuliers, contre 18% et 6% respectivement avant l'opération. Cette consolidation renforce le pouvoir de négociation face aux fournisseurs et permet de mieux résister à la concurrence.Expansion géographique accélérée
La fusion avec une entreprise déjà implantée dans une nouvelle zone géographique représente un moyen rapide de pénétrer de nouveaux marchés. Cette stratégie évite les délais et investissements nécessaires pour développer un réseau commercial depuis zéro. Les sociétés acquièrent ainsi directement :- Une base de clients existante
- Des équipes commerciales opérationnelles
- Une connaissance du marché local
- Des canaux de distribution établis
Diversification des segments de clientèle
Les fusions permettent également d'accéder à de nouveaux segments de clientèle complémentaires. Une entreprise positionnée sur le haut de gamme peut ainsi rapidement se développer sur le milieu de gamme en fusionnant avec un acteur établi sur ce segment. Cette diversification réduit la dépendance à un seul type de clientèle et augmente la résilience face aux variations de la demande.Effets sur la concurrence
L'augmentation des parts de marché par fusion modifie l'intensité concurrentielle du secteur. Les autorités de la concurrence examinent attentivement ces opérations pour éviter la création de positions dominantes. En France, l'Autorité de la concurrence peut imposer des cessions d'actifs ou des engagements comportementaux pour préserver une concurrence suffisante.Accès à des trésoreries excédentaires
L'accès aux trésoreries excédentaires représente un des mécanismes financiers les plus intéressants dans une opération de fusion-acquisition. Cette pratique permet aux sociétés d'optimiser leur structure financière tout en saisissant des opportunités d'investissement.Mécanisme d'accès aux liquidités
Lors d'une fusion, l'entreprise absorbante peut bénéficier directement des réserves de trésorerie de l'entreprise absorbée. Ce mécanisme s'avère particulièrement pertinent sur des marchés matures où certaines sociétés accumulent des liquidités sans perspectives d'investissement immédiat. En 2024, les entreprises françaises détenaient en moyenne 23% de leurs actifs sous forme de trésorerie, selon les données de la Banque de France.Cas concrets d'utilisation des trésoreries
Entre 2020 et 2024, plusieurs fusions majeures ont été motivées par l'accès à des trésoreries substantielles. Par exemple, la fusion entre deux acteurs du secteur agroalimentaire français a permis de mobiliser 450 millions d'euros de trésorerie excédentaire pour financer un programme d'innovation dans les protéines végétales.Répartition des utilisations de trésorerie post-fusion
- Investissements en R&D : 35% des fonds
- Développement commercial : 28% des fonds
- Modernisation des outils de production : 22% des fonds
- Réserve de sécurité : 15% des fonds
Avantages financiers quantifiables
Les avantages fusion liés à l'accès aux trésoreries excédentaires se mesurent notamment par la réduction des coûts de financement. Une entreprise ayant accès à ces liquidités peut éviter de recourir à l'endettement bancaire, dont les taux moyens atteignaient 4,8% fin 2024 pour les PME françaises. Cette stratégie permet également d'éviter la dilution des actionnaires qui serait nécessaire en cas de levée de fonds.Contraintes réglementaires
La législation française encadre strictement l'utilisation des trésoreries lors des fusions. L'article L236-14 du Code de commerce impose notamment des garanties pour protéger les créanciers de l'entreprise absorbée. Les dirigeants doivent présenter un plan d'utilisation détaillé des liquidités devant les instances représentatives du personnel.Avantages fiscaux
Les fusions d'entreprises présentent des avantages fiscaux substantiels qui permettent de réduire la charge d'impôt des sociétés concernées. Cette optimisation fiscale s'inscrit dans un cadre légal précis et constitue souvent l'une des motivations principales des rapprochements d'entreprises.Mécanismes de réduction de la charge fiscale
La fusion permet de combiner les résultats des sociétés fusionnées, ce qui autorise une compensation entre les bénéfices et les pertes. Ainsi, une société absorbante bénéficiaire peut diminuer son résultat imposable en intégrant les déficits reportables de la société absorbée. Les économies réalisées peuvent atteindre jusqu'à 25% du montant des impôts initialement dus.Report des déficits
Le régime fiscal des fusions prévoit la transmission des déficits reportables de la société absorbée vers la société absorbante, sous réserve d'un agrément de l'administration fiscale. Ces déficits peuvent être imputés sur les bénéfices futurs, générant des economies d'impôts sur plusieurs exercices.Régime de faveur des fusions
Les opérations de fusion bénéficient d'un régime fiscal particulier qui permet de différer l'imposition des plus-values latentes. Ce sursis d'imposition représente un avantage de trésorerie majeur pour les entreprises. Les couts liés à la fusion sont également déductibles fiscalement.Type d'économie fiscale | Pourcentage moyen d'économie |
Report des déficits | 15-25% |
Sursis d'imposition plus-values | 20-30% |
Déduction des frais de fusion | 5-10% |